
Comment la Méditation pleine conscience s’avère être un outil efficace et innovant pour les soignants face à la souffrance physique et psychologique
Comment faire face au stress, aux nombreux imprévus qui jalonnent ses journées, maintenir une qualité d’écoute et relationnelle sans s’épuiser ; les professionnels du soin souhaiteraient revenir à leur mission et y retrouver tout son sens malgré les difficultés de leur profession : patients difficiles ou hyper exigeants, prise de décisions ou d’initiatives face à des situations complexes avec des conséquences parfois lourdes, exposition à certaines pathologies (maladie d’Alzheimer, cancer..) particulièrement éprouvantes…
Aussi, beaucoup m’avouent rechercher des techniques apaisantes pour le patient et pour eux-mêmes afin de mieux gérer les douleurs physiques et psychologiques, pour améliorer leur savoir-être, leur communication et leurs relations avec les patients.
Les techniques de pleine conscience ont un impact puissant sur notre comportement et notamment notre aptitude à nous centrer, à mieux gérer notre stress, notre anxiété, et nos tendances dépressives. Tout en permettant de prendre soin de l’autre, elles nous amènent tout autant à prendre soin de nous.
Les médias, la presse parlent beaucoup de la méditation de pleine conscience : en quoi ces techniques pourraient être un plus dans votre pratique professionnelle ?
De nombreuses études scientifiques ont prouvé l’efficacité de celles-ci notamment pour les indications suivantes :
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Le stress, l’anxiété chronique, l’insomnie
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L’impulsivité (accès de colère, crises de boulimie)
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Mieux vivre avec la douleur chronique.
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Mieux gérer la détresse face à la maladie chronique.
- La prévention des rechutes dépressives
Et effectivement, j’ai pu constaté à quel point ces techniques étaient efficaces. Et même pour les Troubles Obsessionnels Compulsifs, une de mes participantes s’exprime à ce sujet de la manière suivante :
« Je recherchais des outils pour diminuer, mieux accepter mes TOC et mieux les vivre. J’ai ressenti des effets bénéfiques dés les premières séances. A la fin de ce programme de méditation pleine conscience, je me sens beaucoup mieux qu’au début, j’ai beaucoup plus le moral et j’arrive mieux à vivre avec mes TOC. »
Une des raisons de l’efficacité de cette pratique est qu’elle permet de sortir de ses réactions automatiques en travaillant sur l’agir plutôt que le réagir. Par exemple, face à une situation difficile, on se recentre sur le présent puis on agit : ce qui modifie sensiblement les réponses que l’on donne à notre interlocuteur.
Aussi, ces techniques de pleine conscience permettent de diminuer l’anticipation anxieuse lorsque l’on craint un événement à venir par exemple en développant une qualité de présence dans l’instant pour quitter les ruminations mentales. Ceci est vrai aussi pour les situations passées que l’on rumine sans cesse.
Les techniques de pleine conscience nous amènent à entendre nos signaux corporels pour prendre en charge son énergie. A ce sujet, une professionnelle infirmière relate : « J’ai été surprise de découvrir à quel point cette pratique peut développer mes perceptions du monde extérieur d’un point de vue sensoriel, développer mes capacités de recentrage et de gestion des émotions ».
Un autre effet de l’entrainement à la pleine conscience dans un cadre professionnel est de fortifier l’équilibre émotionnel et relationnel de façon durable. « Ma motivation initiale était d’avoir un véritable recul par rapport à moi et les situations que je rencontre, un ancrage dans la pratique. A la fin de ce programme de méditation de pleine conscience, je me suis sentie en paix, j’ai le sentiment d’avoir les outils pour être en harmonie et bienveillante envers moi-même et envers les autres« s’exprime une psychologue clinicienne.
Par conséquent, il est plus facile de prendre de la hauteur et faire des choix plus «justes».
Par ailleurs, cette pratique amène les professionnels (et les autres aussi d’ailleurs) à accueillir les choses telles qu’elles sont pour mieux faire face : » Même si les préoccupations professionnelles envahissent mon esprit, je reviens quand même à l’instant présent sans même m’en rendre compte. En équilibrant les émotions qui me viennent des pensées négatives et des pensées positives, je reste conscient de tous les instants vécus, qu’ils soient importants ou anodins. C’est cet équilibre qui va me permets d’être centré » explique Denis.
De plus, pour les soignants, il est aussi important de prendre soin de soi que de prendre soin des autres. Ces techniques sont apaisantes et curatives permettent de prendre soin de sa santé et de mettre le projecteur sur ses ressources. pour mieux faire face et tout simplement se recentrer sur l’essentiel.
Cependant, pour que cette efficacité soit optimale, les soignants doivent les mettre en pratique pour eux-mêmes. Il est donc important de s’entraîner, de s’engager dans cette pratique car pour bien la transmettre, il s’agit aussi de se l’être approprié à minima.
Toutefois, la méditation de pleine conscience est contre-indiquée en cas de :
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Dépression en phase aiguë,
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Troubles de l’attention,
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Attaques de panique récurrentes,
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Trouble bipolaire non stabilisé,
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Troubles psychotiques (hallucinations, délires),
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Etats dissociatifs ou psychologiques aigus (abus physiques, émotionnels ou sexuels).
Une prise en charge thérapeutique préalable à la pratique de la pleine conscience est nécessaire.
Pour les soignants intéressés par cette démarche, il existe maintenant des formations DPC vous permettant de vous sensibiliser à cette pratique : pour en prendre connaissance, vous pouvez cliquer ici